J’avais écrit il y a quelques temps un article s’intitulant “La théorie du doigt dans le cul”, je remets le lien ici pour toutes celles et ceux qui auraient loupé cette anthologie de la langue française.

Avec le recul, je me rends compte que bien qu’universel, le message que transmettait ce dernier pouvait donner l’impression qu’il ne s’adressait qu’aux hommes, les hasards malheureux de la création faisant que les femmes n’ont pas plus de prostate que les hommes de clitoris.

En cette période d’injustice criarde, je me suis dit que j’allais à ma petite échelle contribuer à rééquilibrer l’ordre du monde, prenant cette fois-ci le parti de m’adresser d’abord aux femmes, masquant ainsi avec beaucoup de finesse et un talent certain un message qui, là aussi, se veut universel .

Mais au fait, de quelle salope parle-je ?

La salope est partout

La salope, pour moi, peut prendre plusieurs visages. c’est la femme qui ose dénuder sa poitrine sur la plage, cette jeune fille qui s’habille un peu court, cette séductrice qui fait tout pour plaire à son patron ou encore cette mère qui va chercher son fils à l’école en étant habillée pour une soirée au cap d’agde. Toute ressemblance avec une situation ayant déjà existé ne serait que pure coïncidence… bref, tu l’as compris, la salope, c’est cette femme qui s’autorise et assume son être sexué, voire même qui l’utilise….pffff je te jure. Tu as aussi sans doute remarqué que cette salope suscite des réactions différentes et parfois opposées en fonction de qui la regarde. La gente masculine y perd souvent la vue ou subit des accidents de braguette, et la gente féminine se retrouve divisée en deux camps. Celui qui ne fait que constater sa présence, dont acte, et celui qui va la critiquer vertement (les bûchers n’existant malheureusement plus), quand il en a le temps, souvent trop occupé à vérouiller compagnons et maris, il faut bien surveiller ses enfants.

Elle parle toujours de toi

Ok, Gaël (je suis passé près du “Ok, Google”), tu veux en venir où, là ?

Tu te souviens de mon slogan, “du personnage à la personne” ?

C’est ici qu’il prend tout son sens.

Prends deux secondes et recule d’un pas. Qu’est-ce qui fait selon toi que certaines femmes détestent la salope et d’autres ne font que constater sa présence ?

La réponse est simple et j’ai pu la valider auprès de centaines (si si, je n’exagère pas) de femmes accompagnées en thérapie ou croisées lors de différentes formations.

Les femmes qui détestent la salope y voient simplement une partie d’elles mèmes qu’elles n’assument pas, celle qui aime séduire et être séduite, celle qui aime le sexe, celle qui aime quand l’homme prend les choses en main, …

Celle qui fait qu’elles choisissent généralement un compagnon de vie rassurant mais fantasment en secret sur le bad boy macho qui lui, saura leur mettre le visage dans l’oreiller.

Quand je vous disais que cet article serait d’une grande finesse…

La réponse est à l’intérieur

Bien sûr, ce processus est parfaitement inconscient tant qu’il n’a pas été éclairé par un regard extérieur, celui d’un ou d’une amie, ou d’un thérapeute tiens, au hasard. Il reflète toujours une croyance ou une peur liées à l’éducation, à l’enfance et parfois malheureusement à l’abus.

Le syndrome de la salope amène les femmes qui en prennent conscience à traverser leurs peurs, peur de l’image qu’elles pourraient renvoyer, peur de la puissance masculine, et au final peur de leur propre puissance. Et à dépasser des traumas, aussi.

Quand elles y parviennent, ces femmes ne deviennent évidemment pas la caricature de celles qu’elles détestaient, elles accueillent simplement cette facette là de leur humanité, ni plus, ni moins, devenant plus complètes et donc nécessairement plus heureuses.

Le syndrome de la salope nous invite tous, hommes et femmes, à reconsidérer les personnes que nous détestons le plus. Que nous apprennent-elles de nous ? Quelle partie de moi que je juge sévèrement s’autorisent elles à exprimer ?

Oser rassembler toutes ses parties

Le libre arbitre se pose là. Rester dans le déni de ce qui existe en nous et continuer à mettre beaucoup d’énergie à maintenir ce personnage propre sur lui ou décider de l’accueillir et de l’aimer totalement et enfin rayonner cette personne que tu es, dans toutes tes facettes, dans ton humanité sacrée.

Alors je te souhaite de rencontrer beaucoup de tes salopes dans les jours qui viennent, elles sont autant de miroirs qui te reflètent des parties de toi que tu n’acceptes pas encore.

C’est curieux moi, en ce moment, j’ai un soucis avec les hommes qui utilisent leur position dominante pour manipuler les femmes…tiens tiens…

Et pour en finir cet article élégant, je te laisse visionner le morceau d’Iron Maiden qui je trouve est bien dans l’esprit :-)…monte le son !

Passe du personnage à la personne.

Gaël